Par où commencer tant il y a de choses à dire? Tant de micro-détails se sont manifestés depuis mon dernier billet! « Keep it simple », me dis-je… D’abord, il y a eu des sessions intenses de désherbage et de récoltes. Il y a eu , y a encore maintenant et y aura apparemment pour les jours à venir, ce Soleil, intense, brûlant, cuisant nos chairs à longueur de journée dans les rangs de légumes (pas de pluie ici et des 35C à l’ombre toute la dernière semaine), ce plaisir retrouvé de marcher pied nu sur la terre grasse, de suer, d’avoir les cheveux gras et de s’en foutre… de devenir un « Dirty Organic Farmer » comme ils disent ici! Mes muscles se tonifient enfin, je retrouve des allures de mes années pré-citadines, ça fait du bien de se sentir homme à nouveau. Côté bouffe, la grande ouverture de nos hôtes, Patrick et Colleen, envers l’alimentation vivante fait que nous mangeons beaucoup mieux, cru et frais du moins. En fait, presque tout vient du jardin (même la bière – la microbrasserie bio Crannog Ales étant située à même la propriété -!) mis à part des fromages et pains produits localement. Nous nous pratiquons beaucoup à « crusiner », si ils n’étaient pas eux-mêmes des « Poor Organic Farmers », ils ne cessent de dire qu’ils nous embaucheraient assurément juste pour faire la popotte tant ils aiment ce que nous leur concoctons au fil des jours. D’ailleurs, plusieurs nouvelles recettes et projets sont nés au cours des derniers jours (voir recettes plus bas). Nous nous promettons de vous partager tout cela dans nos articles à venir.
Laitue s’apprêtant à fleurir (à gauche)/ pavots, brocolis, poireaux pour semences (à droite)
Patrick et Colleen devant une tablée de nos créations vivantes
Si le corps va donc beaucoup mieux, il en est de même pour mon esprit. Depuis le Vipassana, la digestion de tout ça s’est avéré fructueuse. Le silence et l’espace dans ma tête fait du bien. Le coeur s’ouvre chaque jour toujours encore plus, la respiration devient plus profonde. Je trouve que la nature aide beaucoup pour ça. Je redécouvre également avec beaucoup de joie et de gratitude les enseignements d’Eckhart Tolle, un rappel à l’acceptation inconditionnelle de l’instant qui se présente à chaque seconde. Sans résistance, la Vie s’occupe de tout, il ne reste qu’à se laisser porter en observant ce film qu’est l’existence et que l’on prend trop souvent sérieusement. Peut-être penserez-vous qu’il est plus facile d’embrasser « ce qui est » lorsque l’on est en vacances? Oui mais non. Grosses ou petites, des tensions intérieures, y’en a incessamment où que l’on soit, je peux vous l’assurer!
La récolte de l’ail et son séchage
Véronique récoltant le basilic pour le marché fermier du lendemain
Après des sessions intenses de désherbage, la récolte de milliers de bulbes d’ail a tiré tout notre jus au cours des derniers jours. Stellar Seeds produit annuellement plus de 20 différentes variétés d’ail biologique avec des noms tels que Georgian Fire, Joe’s Artichoke ou Russian Red pour le marché fermier local et pour les deux « Garlic Festivals » prenant place annuellement en Colombie-Britannique. En plus des dizaines de variétés de légumes et petits fruits que nos hôtes vendent également au « Farmers Market » du samedi matin, Patrick et Colleen cultivent avec, je trouve, une grande humilité et expertise, environ 200 variétés de semences biologiques. En constatant par moi-même à quel point ils prennent soin de leurs cultures et la sélection minutieuse de leurs plants-mères, je conseille véritablement à tout jardinier de se procurer ses futures semences de jardin via leur site web. À voir aussi comment ils ont commencé de rien et comment leur entreprise grandit, ils nous donnent l’envie et le courage de continuer à nourrir les projets qui nous attendent de retour chez-nous. Parlant de ça, voici donc une de mes dernières improvisations:
Croquettes de noix et légumes du jardin (donne environ 8 escalopes)
2 tasses de noix de grenobles grossièrement hâchées
1/2 tasse de graines de lin moulues
1/2 tasse de tomates séchées préalablement trempées puis coupées
1 poivron rouge, jaune ou orange coupé en petits dés
1 carotte râpée
1 oignon vert (échalotte) hâché
4 brins de persil hachés
2 gousses d’ail broyées
2 cuil. à soupe d’huile d’olive
2 cuil. à soupe de sauce Bragg ou sauce tamari
1 cuil. à thé de graine de coriandre moulue
1 pincée de poivre , de piment de cayenne et de sarriette
un peu d’eau pure (au besoin) pour l’obtention d’une texture collante pas trop liquide
–> Mélanger d’abord tous les ingrédients sauf l’eau que l’on ajoutera graduellement en dernier pour obtenir la consistance collante et pas trop liquide. Façonner des boulettes de la forme désirée avec les mains (propres! :). Passer à l’étape suivante en les roulant dans la panure:
Gomashio vivant
1/4 de tasse de sésame décortiqué (blanc) moulu grossièrement
1/2 cuil. à thé de sel de mer
quelques gouttes d’huile de sésame rôti (j’le sais, c’est pas cru…)
–> Bien mélanger et that’s it!
Déshydrater les croquettes pendant une dizaine d’heures à 105F en les tournant de bord à mi-course (pas de feuilles teflex nécessaires normalement si la texture est assez ferme). Avant de les savourer nature, vous pouvez céder à la tentation de les napper de cette sauce également sortie de mon imagination:
Coulis rafraîchissant au citron, au basilic et à l’ail
3 feuilles de bette à carde
2 tasses de feuilles de basilic fraîches
1 cuil. à soupe de beurre de cajou ou de macadame
4 cuil. à soupe d’huile d’olive
3 cuil. à soupe de jus de citron
4 gousses d’ail
sel et poivre (au goût)
–> Passer tous les ingrédients au mélangeur jusqu’à leur réduction en purée crémeuse.
Ce qui est merveilleux avec le cru c’est que, même par une journée ultra-chaude comme celles que nous avons connues, tout est rafraîchissant, même ce qui est plus consistant. Accompagnées d’une salade de roquette, ces croquettes furent un véritable régal. Bon appétit et à bientôt!!!